Les 6 indicateurs de performance à suivre pour votre ESN

Une Entreprise de Services du Numérique (ESN, anciennement SSII) accompagne ses clients dans l’amélioration de leurs outils, infrastructures, et processus. Avec des activités couvrant le conseil, la formation, la maintenance, ou l’intégration de systèmes, piloter une ESN implique de maîtriser des indicateurs de performance. Cela est nécessaire pour équilibrer rentabilité et qualité de service.

Mais la gestion de ces indicateurs de performances ESN n’est pas qu’une question de pilotage interne. Ainsi dans cet article, nous vous présentons les principaux indicateurs de performance (KPI) essentiels pour les ESN..

Le chiffre d’affaires (CA) un indicateur de performance ESN clé

Le chiffre d’affaires est, sans surprise, l’un des principaux indicateurs de performance à suivre pour votre ESN. Les prestations de services génèrent directement cette valeur, qu’elles soient réalisées en régie, au forfait ou dans le cadre d’une maintenance. Mais plus qu’un simple chiffre brut, il est nécessaire de faire la distinction entre le CA facturé et le CA produit. Le CA facturé correspond aux montants réellement facturés aux clients, tandis que le CA produit inclut les prestations réalisées mais pas encore facturées (produits à facturer).

Les données du Syntec Numérique indiquent que, pour un consultant travaillant en régie, le CA moyen généré par jour est de 500 à 700 euros. Mais au-delà du montant global, il est nécessaire d’analyser l’évolution de ce chiffre par client, par type de service, et même par Business Unit (BU) afin de détecter les zones de croissance ou d’effritement. Une analyse détaillée peut, par exemple, faire ressortir des clients sous-performants ou des services où la rentabilité des projets est trop faible.
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Le taux journalier moyen (TJM)

Le Taux Journalier Moyen (TJM) est l’un des indicateurs de performance (KPI) les plus révélateurs pour mesurer la performance d’une ESN. En moyenne, les tarifs journaliers varient entre 450 € et 700 € en fonction de la spécialisation (développement logiciel, cybersécurité, etc.). Un TJM plus élevé peut, en théorie, augmenter la rentabilité de l’entreprise, mais il doit être mis en perspective avec le marché, la demande et la concurrence.

Le suivi du TJM, combiné avec le CJM, permet d’identifier des écarts potentiels. Si le TJM est trop bas par rapport au CJM, l’entreprise risque d’avoir une rentabilité très faible, voire négative. En revanche, un TJM élevé permet de couvrir des coûts fixes plus élevés et de générer une marge brute plus importante. Toutefois, il faut adapter cette stratégie à la demande du marché et aux attentes des clients.

Le coût journalier moyen (CJM) : Un indicateur de performance ESN pour mesurer l’efficience

Le coût journalier moyen (CJM) représente le coût total d’un collaborateur pour l’entreprise. Il prend en compte son salaire brut, les charges sociales, et les frais annexes liés à son activité. Il permet de mesurer l’efficience de l’entreprise.

En général, le CJM pour un consultant en ESN se situe entre 300 et 600 euros par jour, mais il peut varier en fonction de l’expertise et de l’expérience du consultant. Le calcul du CJM pour un collaborateur interne se fait en divisant son salaire annuel brut par le nombre de jours ouvrés annuels, puis en ajoutant les charges sociales et autres frais.

Le taux d’activité congés exclus (TACE)

Le TACE permet de calculer le pourcentage des jours facturables par rapport au nombre total de jours de travail (hors congés). En moyenne, un taux d’activité de 75 % à 85 % est considéré comme un bon indicateur de rentabilité pour une ESN. Cela signifie que la majorité des journées de travail sont facturables, ce qui génère des revenus pour l’entreprise.

Plus ce taux est élevé, mieux c’est pour la rentabilité de l’entreprise. À l’inverse, un taux trop bas suggère des périodes d’intercontrats ou de sous-utilisation des collaborateurs, ce qui peut impacter directement la rentabilité de l’ESN.

Le taux de turnover

Le taux de turnover mesure le renouvellement des collaborateurs au sein de l’entreprise. Dans le secteur des ESN, il est relativement élevé, souvent autour de 15 % à 20 %, en raison de la forte concurrence pour les talents et de la demande croissante dans certains domaines. Un turnover trop important peut être un indicateur de problèmes internes. Par exemple, une mauvaise gestion des ressources humaines, une rémunération insuffisante ou un manque de perspectives de carrière.

Un turnover élevé entraîne des coûts supplémentaires, notamment pour le recrutement, la formation et l’intégration de nouveaux collaborateurs. Cela peut également affecter la qualité des services. Un turnover trop important perturbe la continuité et la connaissance des projets.

Le suivi des intercontrats : un indicateur de performance ESN pour éviter les pertes financières

Le taux d’intercontrats mesure les périodes pendant lesquelles les collaborateurs ne sont pas affectés à des missions facturables. Ces périodes représentent un coût fixe pour l’ESN. Elle continue de payer les salaires sans générer de revenus en retour. En général, les ESN visent à maintenir un taux d’intercontrats inférieur à 10 %.

Si ce taux dépasse ce seuil, cela peut représenter une perte substantielle pour l’entreprise. Par exemple, si un consultant a un TJM de 600 € et qu’il est en intercontrat pendant 20 jours par mois, cela peut représenter une perte de 12 000 € par mois pour l’ESN.

Cependant pour éviter cette situation, une gestion fine des projets et des ressources est nécessaire.

À retenir :

Ne restez pas seul pour piloter votre ESN. L’expert-comptable apporte sa vision stratégique en analysant les performances financières de l’entreprise.

Grâce à des outils d’analyse, des tableaux de bord et des prévisions financières, il aide les dirigeants à interpréter les indicateurs clés et à prendre les décisions en conséquence.

De plus, il peut intervenir sur des aspects spécifiques comme l’optimisation de la structure des coûts, la gestion des marges ou la planification fiscale.

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